Artisanat et Maîtrise de l'énergie :
Conclusions

Le programme d’études « Energie et Artisanat », développé par le CNIDEP, a permis de démontrer que l’artisan ne peut mettre en œuvre la maîtrise de l’énergie dans son entreprise que si les solutions répondent aux quatre facteurs suivants :

  1. les contraintes réglementaires (Environnement, Hygiène et Sécurité) doivent être respectées ;
     
  2. les solutions techniques ou les bonnes pratiques ne doivent pas remettre en cause la façon de travailler de l’artisan ;
     
  3. les solutions proposées ne doivent pas être un frein économique au développement de l’entreprise et, quand cela est possible, elles doivent lui permettre de faire des économies financières ;
     
  4. les solutions proposées doivent être les moins polluantes pour l’Environnement, notamment par une réduction des consommations d’énergie ou une meilleure gestion des produits utilisés (technologies propres et économes).

Il n’existe pas de solutions miracles qui permettent de répondre totalement à ces quatre facteurs. Dans la plupart des cas, c’est un équilibre à trouver entre les trois derniers.

Le travail effectué a permis de répondre aux quatre objectifs initialement prévus, à savoir :

  1. La connaissance très détaillée de l’état des lieux des utilisations et applications énergétiques pour les 9 activités étudiées, grâce à la réalisation de 120 diagnostics en entreprises artisanales. D’ailleurs, il est important de souligner que le gaz naturel tient une place très importante en ce qui concerne les combustibles utilisés chez les artisans et qu’il a beaucoup d’avenir devant lui. En effet, pour les artisans implantés sur des communes raccordées au réseau gaz naturel, c’est l’opportunité d’avoir à disposition une des énergies fossiles les plus propres et les moins chères pour de nombreuses applications telles que les cuissons, le séchage  de bois et de produits de finition, le chauffage de locaux, la production d’eau chaude en grande quantité et, dans l’avenir, la micro-cogénération, la production de froid et la climatisation.
     
  2. La connaissance des solutions techniques et des bonnes pratiques pour mettre en œuvre la maîtrise de l’énergie dans les entreprises artisanales. D’ailleurs, en ce qui concerne le séchage de produits de finition, il est important de souligner que le séchage UV avec l’utilisation de produits spécifiques UV a de beaux jours devant lui. En effet, les produits UV contiennent moins de 2 % de COV et le séchage UV est celui qui permet d’avoir la plus grande productivité et les consommations énergétiques les plus faibles bien que l’investissement total soit un frein économique assez important à son développement.
     
  3. La conception d’un programme d’actions individuelles et collectives qui soit le plus cohérent possible avec les résultats issus des deux premiers points, notamment :
    •  l’information, la sensibilisation et le conseil des artisans ;
    •  la formation des différents relais au contact des artisans sur le territoire français ;
    •  l’éducation des apprentis futurs responsables - salariés d’entreprises artisanales ;
    •  le développement de technologies telles que la récupération de chaleur sur les fours à pain pour préparer de l’eau chaude gratuite ou la réduction des consommations d’énergie dans les cabines de peinture fermées, notamment en carrosserie automobile ;
    •  la mise en place d’une opération collective « Chaudières propres en Lorraine », avec le soutien des artisans du bâtiment et de leurs corporations ;
    •  la veille nécessaire au suivi de ce travail permettant de tenir à jour les données et informations.
       
  4. La compétence du CNIDEP pour proposer des diagnostics énergie aux artisans utilisateurs d’énergie et pour ouvrir de nouveaux marchés aux artisans du bâtiment prescripteurs de matériels et produits liés à l’énergie, notamment sur un entretien plus régulier des installations électriques, de chauffage, de production d’eau chaude, de ventilation, de production de froid et de climatisation.

Enfin, tout le travail réalisé a apporté les connaissances et les compétences au CNIDEP pour engager d’autres actions qui permettront de mieux connaître d’autres métiers tels que les coiffeurs, les fleuristes, les prothésistes dentaires, les artisans verriers, les restaurateurs, etc. sur cette même thématique et de préparer les artisans à l’ouverture à la concurrence des marchés de l’électricité et du gaz naturel depuis 1er juillet 2004.