Perspectives et besoins des artisans en matière d’environnement :
Enquête Meurthe-et-Moselle

Découvrez les résultats de l’enquête 2003 et leur évolution depuis 1993. Vous pouvez choisir entre une lecture complète du document ou une lecture sélective en vous orientant vers les éléments qui vous intéressent le plus :

Contexte et représentativité nationale des résultats

Afin d’adapter sa politique au plus près des préoccupations et besoins des artisans, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Meurthe-et-Moselle réalise tous les trois ans une consultation systématique de tous ses ressortissants. Cette enquête intitulée « Actualités et perspectives des artisans de Meurthe-et-Moselle » existe maintenant depuis 1980.

C’est en 1993 qu’une première série de questions relatives à l’environnement sont introduites dans le questionnaire soumis aux artisans. Depuis lors, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Meurthe-et-Moselle n’a cessé d’affiner ses investigations dans ce domaine particulier.

  • Taux de réponses : Ce sont au total 5 469 artisans, dans plus de 300 activités différentes, qui ont répondu à l’enquête ; le taux de réponse, rapport du nombre de réponses par le nombre d’entreprises ayant effectivement reçu le questionnaire (7 440) est de 73,5%. Ce taux tout à fait exceptionnel pour une enquête de ce type donne aux résultats obtenus une représentativité certaine des attentes des artisans en matière d’environnement.
  • Représentativité nationale : De multiples enquêtes nationales, réalisées dans l’artisanat pour le compte de l’Etat ou d’autres organismes, ont montré au fil des années que les résultats obtenus en Meurthe-et-Moselle étaient représentatifs de la moyenne française. On peut donc estimer que les perspectives et les besoins des artisans meurthe-et-mosellans en matière d’environnement recoupent ceux de l’ensemble des artisans de France métropolitaine.

Des artisans de plus en plus préoccupés par l’environnement

Schéma : Evolution du taux de préoccupation des artisans en matière d'environnement entre 1993 et 2003

Cette augmentation de 7 points en 10 ans prend toute son importance quand on la compare à la baisse des préoccupations des artisans dans d’autres domaines, pendant la même période : moins 16 points en matière de financement et moins 18 points en matière de volume de marché.


Des artisans volontaires pour améliorer la prise en compte de l’environnement dans leur entreprise

La volonté d’améliorer la prise en compte de l’environnement dans les entreprises artisanales n’a cessé d’augmenter depuis 1996 avec plus de 15 points en 7 ans.

Schéma : Evolution du taux de volonté d'amélioration entre 1996 et 2003

Cette augmentation régulière et constante est à mettre en perspective avec la volonté de moderniser l’entreprise qui n’a pas progressée depuis 1996.
 

Les domaines de l’environnement qui préoccupent le plus les artisans volontaires

Quand on soumet aux artisans volontaires les quatre domaines de l’environnement sur lesquels ils souhaitent travailler en priorité, la gestion des déchets arrive largement en tête.

Les domaines de l’environnement qui préoccupent le plus les artisans volontaires
Domaines Réponses OUI % OUI / Vol.
     
Gestion des déchets 1 759 78,0
Economies d'énergie 899 39,9
Réduction du bruit 630 27,9
Traitement des eaux usées 374 16,6
     

% OUI / Vol. = nombre d’entreprises ayant répondu oui divisé par le nombre total d’entreprises volontaires, soit 2 255.

Si on compare les données 2003 avec celles de 2000, on note une évolution sensible en trois ans : + 11 points pour les déchets ; + 5 points pour l’énergie ; + 4 points pour le bruit ; + 2 points pour les eaux usées. Pour mémoire, ce degré de précision n’existait pas avant 2000.
 

Les artisans volontaires pour des actions groupées de gestion des déchets

C’est la gestion collective des déchets, seule action à caractère environnementale, qui arrive en deuxième position, parmi les huit possibilités d’actions groupées proposées par le questionnaire. Avec 29,8% des entreprises, cette attente d’action groupée pour organiser l’élimination des déchets est également en augmentation constante avec une progression de plus de 6 points en sept ans.
 

Les attentes des consommateurs vues par les artisans

Toutes activités confondues, 64,6% des artisans pensent que les consommateurs sont demandeurs de produits et de services plus sains et plus respectueux de l’environnement.
 

Les artisans de moins de 45 ans plus volontaires en matière d’environnement

La volonté d’améliorer la prise en compte de l’environnement dans l’entreprise est d’autant plus importante que les chefs d’entreprises sont jeunes (moins de 45 ans) ou âgés (plus de 65 ans). Avec l’âge les artisans se préoccupent certainement plus des générations futures et de la transmission de leur entreprise.

Schéma : Taux de volonté d'amélioration en fonction de l'âge du chef d'entreprise en 2003

Des artisans plus volontaires quand l’effectif de leur entreprise augmente

Le sentiment de responsabilité accrue par la présence d’au moins un salarié oblige le chef d’entreprise à remettre en question certaines de ses pratiques. Il se préoccupe naturellement de la santé et de la sécurité de son personnel et, par extension, de l’impact de son activité sur l’environnement au sens large.

Schéma : Taux de volonté d'amélioration en fonction du nombre de salariés en 2003

Des artisans plus motivés dans les cinq premières années de leur installation

L’enquête montre que plus la durée d’existence de l’entreprise est longue et moins la volonté d’intégrer l’environnement sera importante.

Schéma : Taux de volonté d'amélioration en fonction de la durée d'existence de l'entreprise en 2003

Des artisans d’autant plus volontaires qu’ils sont installés en milieu rural

Schéma : Taux de volonté d'amélioration en fonction du lieu d'implantation de l'entreprise en 2003

C’est donc dans les communes de moins de 2 000 habitants que les artisans sont le plus volontaires pour faire des efforts en faveur de l’environnement. Il semblerait que plus les artisans s’éloignent de la nature plus leur volonté d’agir diminue.

Pour mémoire, les artisans sont 31% à être installés dans des communes de moins de 2 000 habitants, 37% dans des communes de 2 000 à 10 000 habitants, 17% dans des communes de 10 000 à 100 000 habitants et 15% dans des communes de plus de 100 000 habitants.
 

Les activités les plus volontaires en matière d’environnement

Hormis les activités de réparation automobile (65,6%) et de nettoyage à sec (63,9%) qui ont fait l’objet d’opérations collectives soutenues, les activités les plus motivées pour la protection de l’environnement sont les suivantes (pour mémoire la moyenne, tous métiers confondus, est de 41,2%) :

Les activités les plus volontaires en matière d’environnement
NAFA % OUI / Rép.
   
Fabrication de plats cuisinés (Restaurant) 59,7
Réalisation et entretien de plantations 56,4
Fabrication de prothèse dentaires 52,4
Boucherie - Charcuterie 46,2
   

% OUI / Rep. = nombre d’entreprises ayant répondu Oui
divisé par le nombre total d’entreprises ayant répondu à l’enquête dans l’activité correspondante

Par ailleurs, les activités du bâtiment en général, représentant 40% des entreprises artisanales installées, font également partie de celles qui ont des besoins importants et dont la volonté d’agir a progressé de plus de 15 points en 7 ans. Ils sont aujourd’hui 44,9% des artisans dans le secteur du bâtiment à envisager des changements de pratiques en faveur de l’environnement.
 

Perspectives

Pour conclure, il est très encourageant d’observer que les résultats de cette enquête montrent une augmentation indéniable de la prise de conscience environnementale des artisans au cours de ces dernières années. En revanche, il faut reconnaître qu’il ne s’agit là que d’intentions. Un travail important reste à fournir pour concrétiser des investissements environnementaux et des changements d’habitudes. Il ne faut donc pas diminuer les efforts fournis par tous ceux qui contribuent à faire évoluer les pratiques professionnelles des artisans. Il faut cependant envisager de les réorienter vers les professionnels qui ont de vrais attentes et envisager d’y associer plus fortement les collectivités afin d’inciter les artisans à transformer leurs intentions en actes.